Histoire de l’usine élévatoire de Gond-Pontouvre
L’usine élévatoire de Foulpougne, mise en service en 1908, contribua pendant plus d’un demi-siècle à alimenter en eau potable la ville d’Angoulême.
Le blason qui orne le fronton de l’usine élévatoire de Foulpougne rappelle que la ville d’Angoulême, au début du XXe siècle, fit construire ce bâtiment, en lieu et place d’un moulin à blé, devenu moulin à papier en 1856. La présence de la chute d’eau permit l’installation sur le site de turbines hydrauliques. Elles actionnaient les pompes qui refoulaient les eaux vers le plateau d’Angoulême.
Deux usines, un même nom…
Depuis 1890, ces eaux étaient puisées aux sources même de la Touvre et acheminées, via une canalisation, sous les pistons de deux usines élévatoires : celle de Saint-Cybard à Angoulême, construite en 1834 (à l’emplacement de l’actuel Musée du Papier), et celle… de Foulpougne. Dès 1866, la première usine élévatoire à vapeur de Foulpougne avait en effet été construite sur la Touvre, à l’emplacement de la mairie actuelle de Gond-Pontouvre. En 1908, la seconde usine de Foulpougne (photographie ci-dessous, ou ci-contre…) substituait aux machines à vapeur – dont l’alimentation coûtait très cher – la force hydraulique.
Vers 1921, des pompes électriques de secours furent installées dans l’usine, qui dès lors alimenta seule tout le plateau. Dans les années 1930, l’aménagement de bassins de stérilisation permit d’établir des prises d’eau sous les deux usines de Foulpougne ; la seule eau prélevée aux sources de la Touvre ne suffisant plus à répondre aux besoins croissants de la population angoumoisine. Au cours des années 1960, une nouvelle usine des eaux fut construite à Touvre (actuelle usine du Pontil). Celles de Foulpougne cessèrent alors définitivement de fonctionner.
Une architecture industrielle de qualité
L’usine hydraulique, désaffectée, est aujourd’hui propriété de la commune de Gond-Pontouvre. Si les machines ont été démontées, le bâtiment perpendiculaire au cours de la Touvre reste un très bel exemple d’architecture industrielle du début du XXe siècle, alliant bâti en pierre de taille et matériaux innovants. Les façades de style néo-classique, à l’ornementation discrète mais extrêmement soignée, s’ouvrent par de larges baies en anse de panier laissant pénétrer la lumière. À l’intérieur, la charpente métallique est le témoin d’une époque où la maîtrise de la technologie du fer rendait désormais possible la conception de vastes espaces libérés des supports intermédiaires et donc adaptés à l’implantation de machines industrielles.
Marie KIHM
Guide-conférencière, stagiaire au Pays d’Art et d’Histoire de GrandAngoulême